Se réinventer du jour au lendemain ? | Marion DEBACKER

Se réinventer du jour au lendemain ? | Marion DEBACKER
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Portrait entrepreneur

Marion DEBACKER fondatrice de L’Écho des Bocaux,
Epicerie Vrac, commerce de détail d’alimentation.

Accompagnée par BGE Saumur – BGE Anjou Mayenne

Se réinventer du jour au lendemain ? ça a été possible pour moi

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Témoignages d’entrepreneurs qui ont su surmonter la crise sanitaire Covid-19

A situation exceptionnelle, entrepreneurs d’exception !

Pouvez-vous nous expliquer comment l’annonce du confinement de la France le 16 mars dernier a impacté votre entreprise ?

A la veille du confinement, l’inquiétude de certains clients vis-à-vis de la situation sanitaire nous a déjà alerté sur d’éventuelles dispositions à mettre en œuvre « au cas où ». Nous partagions des réflexions de l’ordre du « Et si » en planifiant une organisation potentielle à venir. Nous savions que le libre-service dans une épicerie vrac ne pourrait pas perdurer si le confinement était prononcé  – ce que nous comprenions largement.

Je n’ai jamais envisagé la fermeture, souhaitant tout mettre en œuvre tant que l’autorisation d’ouvrir m’en été donné, pour continuer à fournir mes clients, mais aussi pour maintenir la santé de ma « jeune entreprise ». (en activité depuis juin 2018)

Comment avez-vous dû faire évoluer votre activité ?

Nous avons d’emblé cesser le libre-service, nous rendant disponibles pour servir chaque client. Notre priorité a été de garantir la sécurité de chacun. Pour cela, nous avons songé avant tout à ce que le client puisse faire ces courses « en gardant les mains dans les poches ».

Dans un second temps, il a fallu nous alléger notre charge de travail : réduction des heures d’ouverture, mise en place d’un formulaire de pré-commande avec retrait à l’épicerie, un drive-piéton que nous ne proposions pas avant. La décision de réduire les temps d’ouverture du commerce nous a permis de travailler sereinement avant l’arrivée des clients. Nous n’avons subi aucune pénurie sur nos approvisionnements mais, il fallait être extrêmement réactif !

Cette période a-t-elle été propice à des élans de solidarité ?

Epicerie Vrac saumur Marion Debecker
Marion et Ariane, photo par Fabrice BERRY, tiré du livre « Saumur, pas un chat » avril 2020, tour d’horizon en photo sur le confinement à Saumur.

Les élans de solidarité ont été multiples. Avec les clients, la compréhension d’une rupture de stock sur un produit, d’un retard à l’ouverture parce que nous devions finir de ranger ou désinfecter, suffisait à nous sentir soutenues dans notre quotidien, nous avons tenu à être flexibles (horaires, accueil de certains clients en dehors des heures d’ouvertures pour les soignants, quelques livraisons…).

D’autre part, avec les producteurs locaux beaucoup de communication a été nécessaire pour permettre une meilleure organisation, aider à écouler des produits, palier à des modalités de transport…au final, il y a eu beaucoup de MERCI, de dépannage, de part et d’autre, qui ont permis à chacun (je pense) de se sentir compris dans la situation qu’il vivait à son niveau.

Quelles leçons ou quels impacts positifs pouvez-vous tirer de cet épisode ?

Le lien fort que nous entretenons avec notre clientèle depuis l’ouverture a fait encore plus sens. Au-delà de proposer des produits en vrac, la proximité et le service qui font l’identité de mon commerce à résonner fort pendant cette période.

Aussi, Les réseaux sociaux sont indéniablement des outils qui ont de beaux jours devant eux, sur lesquels on a pu s’appuyer pour diffuser de nombreuses infos « de dernières minutes ».

A titre personnel, malgré une grande fatigue et du retard accumulé sur le plan administratif, la situation m’a fait prendre confiance en ma capacité de gestion. Mon adaptabilité et ma réactivité ont été mis à l’épreuve avec succès, je suis fière d’avoir satisfait ma clientèle et que ma salariée (arrivée en septembre, en CDI depuis janvier) ai bien vécu la situation également. Elle a d’ailleurs été d’un soutien sans faille.

Sur le plan économique, même si la situation financière reste saine pour mon commerce, je ne veux pas tirer de conclusions hâtives. La hausse du CA sur ces 8 semaines a été transformée en prime pour ma salariée et en un CDD de 3 mois pour rattraper mon retard administratif et alléger le quotidien post-confinement.

Par l’intermédiaire de ce témoignage je souhaite aussi sincèrement adresser mes encouragements et afficher mon soutien à ceux pour qui l’impact sera plus difficile à gérer.

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BGE Pays de la Loire remercie Marion DEBACKER pour son témoignage !

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