[ARTISANAT] Laëtitia Parédé, bijoutière

Des études de droits et un début de carrière en ce sens puis une reconversion en maroquinerie. D'abord maroquinière puis cheffe d'atelier en sous-traitance de maroquinerie de luxe. Puis rupture conventionnelle afin de créer ma propre entreprise en 2018.Formation en maroquinerie industrielle pour peaufiner mes connaissances et apprendre tout ce qu'il me manquait sur la fabrication, de A à Z, d'articles de maroquinerie.Suite à cette formation, j'ai enchainé avec la formation BGE, avec le projet de créer une entreprise en sous-traitance de maroquinerie de luxe. Et là prise de conscience...Il fallait absolument que je prenne mon courage à deux mains et que je réalise le projet complètement fou qui m'animait depuis des années ! Créer un système de bijoux interchangeables en matières nobles et précieuses. Je voulais enfin me sentir stimulée et suivre de vraies valeurs qui me tenaient à cœur !Résultat, retour au salariat pendant un an et demi pour trouver le capital nécessaire, au sein des ateliers louis Vuitton et donc...retour à un poste d'opératrice de production en maroquinerie. Durant cet emploi salarié, je continuais en parallèle à travailler sur mon projet. Debout 3h30 du matin, direction mon atelier, puis à partir de 13h30 jusqu'à 20h30, job salarié chez Louis Vuitton.J'ai dû reprendre de zéro, deux ans plus tard, tout ce que j'avais déjà réalisé durant la formation BGE : étude de marché, plan de financement, rédaction du dossier. Et en parallèle j'étais à la recherche d'un bijoutier, afin de trouver le partenaire qui fabriquerait les fermoirs interchangeables en argent massif que j'avais en tête.N'ayant aucune compétence, ni aucune connaissance dans le travail des métaux précieux, une fois de plus il s'agissait de partir de zéro. Avant de présenter mon idée à un bijoutier, il fallait que celle-ci tienne la route et il me fallait une image modélisée en 3D. J'ai réalisé une multitudes de dessins avant de trouver un système qui pourrait fonctionner et être réalisable aussi bien en terme de fabrication pure qu'en terme de coût. Puis, il a fallu que je trouve un logiciel gratuit sur lequel me former en parfaite autonomie, à la modélisation 3D, afin de pouvoir présenter le système de manière concrète. Au bout de plusieurs mois de travail acharné, sur fusion 360, mon premier prototype en 3D à vu le jour et j'ai pu commencer à démarcher les bijoutiers/joailliers.Au final, aucun des bijoutiers que j'ai rencontré n'a su me proposer de réalisations possibles, proches de ce que je souhaitais mettre en place. Il fallait toujours faire des concessions. Je souhaitais un fermoir qui permettent de clipser sans abimer la matière, des accessoires aussi bien en argent massif qu'en matières nobles et innovantes, réalisé en France de manière artisanale et éthique. Et leurs propositions ne permettaient pas cela. De plus le coût du fermoir aurait été trop exorbitant !Du coup retour case départ ! Et une fois de plus, si je voulais que mon idée devienne réalité, il allait falloir me débrouiller seule ! Entre temps mon troisième CDD chez louis Vuitton arrivait à son terme. J'ai donc refusé un CDI et un poste de metteuse au point chez Louis Vuitton pour repartir sur une formation de plusieurs mois en bijouterie. Formation à distance réalisée en période Covid, en parfaite autonomie, sous forme de vidéos et de bijoux types à créer et à valider avec ma formatrice, Caroline Rivière, par le biais de photos et de visioconférences. Une fois la formation validée, j'avais enfin le savoir et les compétences qu'il me manquait pour lancer le prototypage en réel, des fermoirs, jusqu'à obtenir le système parfait et chiffrer cela.